You don't speak french?

jeudi 19 avril 2012

Donner, c’est donner…

Et reprendre, c’est voler !

Le 14 mars 1991, dans le jardin luxuriant d’une maison située alors au fond d’une impasse, au 23 avenue Michel Ange, un don coutumier est réalisé au clan Kambwa Wecho Pweyta, en présence de plusieurs autorités coutumières et de nombreux habitants des cabanes voisines (improprement appelés « squatteurs »). Monsieur Conrad Sidarta Hopman vient en effet, quelques semaines auparavant, de fait savoir au clan Kambwa Wecho Pweyta qu’il souhaite lui donner une maison lui appartenant « de plein droit, sans restriction aucune ».

Le 21 décembre 1991, le donateur signe un courrier par lequel il informe « l’ensemble des agents, officiels, employés, fonctionnaires, représentants ou autres titres de toute administration ou institution de tout ordre relevant du gouvernement français ainsi que le grand public qu’il fait officiellement et solennellement don de sa propriété, dont la description suit, au clan Kambwa Ouetcho ».
Qui est donc ce mystérieux clan Kambwa Ouetcho (aujourd’hui orthographié Kambwa Wecho) ? Celui du grand chef Kuindo (ou Kwindo, ou Quindowa), présenté comme chef de la tribu de Nouméa lors de la prise de possession (mais en fait grand chef du pays Nouméa, qui recouvrait une zone allant de La Ouenghi au Cap N’Doua). Tout le monde ne connaît-il pas la plage de Kuindo : Kuendu Beach ? Ce chef guerrier donna bien du fil à retordre aux Français lors de leur implantation à Nouméa, avant de mourir assassiné en 1858. Les conditions de son exécution restent floues, chacun y allant de sa petite histoire aujourd’hui, certains n’hésitant pas à prétendre qu’il a été tué par les siens en raison de sa capitulation… Si la France prit deux de ses fils (Kuindo Louis et Kuindo Alphonse)  et un neveu en otages, Kuindo ne capitula jamais.

En outre, il est nul besoin d’évoquer les siens pour expliquer sa mort prématuré, quand on sait qu’il avait en face de lui, en sus des troupes coloniales, des supplétifs kanak aussi divers que les Watton de Païta (clan vassal), les Vendegou de l’île des Pins, en passant par des clans vaincus par les Kambwa Wecho lors de leur conquête du Sud (et notamment le chef Nundo d’une tribu réfugiée à Dumbéa, mentionné parmi les tueurs de Kuindo), sans oublier bien entendu les Kanak réfugiés du Nord, chrétiens des missions maristes voisines, qui furent d’ailleurs mobilisé pour constituer le premier corps expéditionnaire kanak. Kuindo avait alors au moins autant d’ennemis que son descendant direct aujourd’hui, le grand chef Djumwâ Ignace Pweyta dit Païta (le nom du grand père Pweyta fut retenu comme patronyme  à la mise en place de l’état civil coutumier ; à ce sujet, deux familles appartenant à d’autres clans prirent ce nom on ne sait trop pourquoi : Clément dit Païta, du clan Pwarato, fait partie de ceux qui portent aujourd’hui le patronyme Païta sans appartenir au clan Kambwa Wecho Pweyta).

Mais revenons à notre maison du 23 avenue Michel Ange. Une fois le don réalisé et confirmé par écrit le 21 décembre 1991, ce dernier est tamponné par la mairie de Nouméa qui légalise la signature du donateur le 22 janvier 1992.

Six mois après, au retour d’un séjour hors du territoire, le donateur revient curieusement sur sa décision en prétendant que le don n’a pas de valeur dans le droit français et en demandant aux représentants du clan de quitter la maison.

Ils décident d’y rester.

Quelques temps après, l’eau et l’électricité sont coupées par l’ancien propriétaire, ce qui n’empêche pas les nouveaux de continuer à y vivre, avec des enfants en bas âge, jusqu’à aujourd’hui.

Des contacts sont pris avec des avocats par des représentants du clan, afin de clarifier leur situation, mais personne ne réussit à faire aboutir leur dossier, ni pour obtenir un titre de propriété en bonne et due forme, ni même pour faire réinstaller l’eau et l’électricité, y compris récemment après l’engagement du  RUMP à réhabiliter les habitats jugés insalubres.

Aujourd’hui, le clan a bien compris que Conrad Sidarta Hopman les a utilisés afin de chasser sa femme de la maison dans le but manifeste de l’occuper seul ensuite.

Récemment, l’ex épouse du donateur a engagé une procédure pour faire vendre cette maison, en faisant valoir une créance de son ex mari (Monsieur ne paie a priori pas ses pensions). Le clan comprend et respecte les droits de l’ex épouse, mais il défend les siens et souhaiterait qu’elle le comprenne. C’est pourquoi il a posé des banderoles indiquant que la maison n’était pas à vendre.

Il ne s’agit pas d’une revendication, puisque la maison leur a été donnée.

Pour le reste, il appartiendra à  la justice de se prononcer, mais le clan défendra jusqu’au bout sa  légitimité à conserver une maison qui leur a été donné, maison de plus située sur une terre qui leur a été spoliée pour installer cette ville qu’on appelle Nouméa.

samedi 4 février 2012

Réponse aux propos de Trankil du 4 février 2012 à 18 heures 37 et 18 heures 43


04/02/2012 à 22h58
 
Trankil, nous invitons les lecteurs à rencontrer le Grand Chef des Kambwa, le seul , le vrai, l'unique (Djumwâ) pour qu'ils puissent se faire une idée de la réalité.
Vous devriez le rencontrer aussi, ne serait-ce que pour apprendre quelques rudiments de culture kanak...
Et ne vous inquiétez pas pour nous : nous allons très, très bien. Et nous n'avons pas plus de problèmes que vous prochainement, quand vous serez (de nouveau) convoqué.
Il nous semble que nos vérités vous ont quelque peu remué?
Consultez-vous? Vous devriez... Avec le passé que vous avez, vous pourriez faire valoir les circonstances atténuantes. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être un descendant de traitres !

04/02/2012 à 23h09
 
"la cause que tu nous fais croire défendre n'est pas celle du vieux, c'est une revanche venant au plus profond de toi."
Hélas pour vous, tout ce que nous écrivons correspond au discours du Grand Chef Djumwâ et nous invitons ceux qui ont des doutes à aller lui poser la question: c'est un homme bon et sage.
Vous ? Vous n'avez pas le courage nécessaire ("Tu feras ce que tes ancêtres ont fait").
Nous, nous ne sommes rien, que des porte-parole.
Mais vous, Trankil, qui êtes-vous donc pour être aussi agité ?

04/02/2012 à 23h37
 
Trankil, au fait, si vous pouviez légitimer de quelque manière que ce soit que des réfugiés comme vous, chassés du Nord en raison de votre fanatisme catholique, chassés du centre "par la mère" pour une sombre histoire de mœurs, ait récupéré une "chefferie" à laquelle ils n'auraient pu prétendre, même, en rêve, ce serait bien.
Connaissez-vous votre "vrai" nom, au fait, celui qui est masqué par votre nom inventé ?

04/02/2012 à 23h43
 
Au passage, Trankil, essayez de nous expliquer, avec vos mots, pourquoi vous êtes les seuls "Kanak" du monde à avoir un chef de clan qui ne soit pas l'ainé de la lignée ainée (comme chez TOUS les Kanak) et pourquoi il est choisi par "clientélisme".
Vous êtes décidément bien exotiques, dans le monde kanak...

Réponse aux propos de Trankil du 3 février 2012 à 8 heures 26


04/02/2012 à 14h32
 
Trankil, 5 jours de rumination pour ce commentaire ? Vraiment, c’est que vous n’avez rien à dire sur le fond !
Dommage, on aurait bien aimé avoir votre avis sur votre curieuse façon de pratiquer la coutume et aussi sur la marche de votre clan, rappelez-vous…
Et puis vous en prendre aujourd’hui à votre petit chef administratif que vous aduliez encore hier au point de tenter de le faire passer pour le roi de tous les Kanak, c’est n’est pas très correct de votre part, franchement …
D’autant que sans lui, vous n’occuperiez certainement pas l’emploi fictif qui vous permet d’embaucher à tour de bras les fistons, les nièces, les cousins.
Parce que vous n’allez quand même pas nous dire que ce sont vos seules qualités qui peuvent expliquer votre fulgurante ascension, vous qui, selon vos proches, n’avez même pas été fichu de décrocher votre bac, à une époque où même les imbéciles l’avaient avec mention ?

dimanche 29 janvier 2012

Réponse aux propos de Trankil du 29 janvier 2012 à 10 heures 02


29/01/2012 à 20h33
 
Trankil, vous prenez sans doute votre cas pour une généralité, parce que nous connaissons parfaitement nos origines, et nous ne les renions pas, nous.
En revanche, vous, vous n'hésitez pas à vous fabriquer une histoire d'ancêtres résistants alors qu'en vérité ils ont soutenu à fond le colonisateur français, largement contribué à détruire les villages kanak de l'endroit, en particulier ceux des Kambwa, et à les décimer.
Le pire, c'est qu'aujourd'hui, pour vous refaire une virginité, vous n'hésitez pas à usurper leur identité...
Avez-vous donc oublié votre véritable nom de clan, celui qui est masqué par votre nom "inventé"?
Vous connaissez votre généalogie comme vous plantez le taro, comme vous parlez le kanak et surtout comme vous faites la coutume: à votre manière, bien surprenante.
Vous vous dites Kambwa, descendant de Kuindo, ce que vous n'êtes pas, alors que l'endroit que vous squattez avait pour chef Kandio, avant votre arrivée du Nord... Un peu confus votre discours inventé.

29/01/2012 à 20h58
 
Testard/Trankil, vous devriez sérieusement demander à rencontrer le Grand Chef Djumwâ, pour qu'il vous donne quelques rudiments de coutume kanak, de généalogie, de langue, de culture, et d'agriculture kanak, de façon à ce que votre vernis s'enlève un peu moins vite lors de vos prochaines prestations publiques.
Parce que franchement, envoyer de vilaines invitations (même pas de beaux cartons comme chez les Blancs) pour un mariage, ça ne se fait pas tellement, chez les vrais Kanak !
Et laisser les oncles utérins parmi les invités, quelle manque de savoir vivre ! Même chez les Blancs, ça ne se fait pas !
Pas étonnant qu'ils se soient levés et qu'ils soient partis ! Il parait que vous étiez fort contrarié ?

jeudi 5 janvier 2012

La paix est une case qu'il reste à construire (les Infos du 24 septembre 2004)

Lettre ouverte (Droit de réponse)

LA PAIX EST UNE CASE QU’IL RESTE À CONSTRUIRE

Faire débuter l’histoire des peuples présents en Nouvelle-Calédonie à compter du 24 septembre 1853 revient quelque part à réduire cette histoire à une maigre portion : c’est dire qu’elle aurait débuté avec le drapeau français (les Européens n’étaient-ils pourtant pas présents avant cette date ?) et que tout ce qui précédait n’existait pas. C’est également affirmer le contraire de ce que rappelle pourtant clairement l’accord de Nouméa, pacte signé dans une démarche de paix et impliquant divers protagonistes, adversaires par ailleurs en raison de leur histoire respective.

Les clans kanaks, « privé de leur nom en même temps que de leur terre » comme le rappelle bien l’accord de Nouméa, n’ont pas signé cet accord, les Kanaks sensés les représenter ayant pris la fâcheuse habitude de les ignorer superbement du haut de leur piédestal. Personne ne saurait donc les représenter à leur insu : ni les chefferies administratives, gadgets coloniaux destinés à renforcer le contrôle de l’État français sur le monde kanak -de même que les tribus qui résultent des différentes politiques de cantonnement, ni les partis politiques et encore moins les églises, complices directes des spoliations et divisions.

Prétendre aujourd’hui qu’un poteau planté à la va vite après un circuit express établi en dehors de la coutume est « un symbole kanak au milieu de la ville blanche » est prématuré, risqué et contraire à l’esprit et à la lettre de cet accord auquel il est pourtant aujourd’hui de plus en plus « politiquement correct » de se référer : ce poteau ne saurait à lui seul, tant linguistiquement que coutumièrement, représenter aucune maison en pays Naa Drubéa : aurait-on idée d’appeler « immeuble » les poutrelles métalliques d’une construction ?

Par ailleurs, les motivations de son installation restent discutables : le manque absolu de symboles identitaires, six ans après la signature des accords de Nouméa, justifie-t-il les mascarades cérémonielles liées à la promenade d’un poteau solitaire ? Arbre mort déjà fendu cachant la forêt de toutes les promesses non tenues depuis la signatures des accords de Matignon par les signataires mêmes (16 ans s’il vous plaît), à commencer par la restitution des terres coutumières. Quelles superficies de ces terres ont-elles été restituées aux clans propriétaires traditionnels depuis ? Quelle part a d’ailleurs été restituée par les collectivités contrôlées par les Kanaks (2 provinces et plus d’une dizaine de communes) ? Quelle réflexion a-t-elle été menée par les intéressés sur les « nouveaux mécanismes juridiques et financiers pour répondre aux demandes exprimées au titre du lien à la terre, tout en favorisant sa mise en valeur (…) », ceci en vue d’atteindre « la pleine reconnaissance de l’identité kanak » (Accord de Nouméa. Article 5. Alinéa 4). Que font l’ADRAF et le sénat dit coutumier ?

Se glorifier de l’existence d’un symbole vide de sens revient à mettre la charrue avant les bœufs et à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il est en effet facile de parler de « tourner la page », de « passer à autre chose » lorsqu’on n’a subi aucun préjudice !

Le vrai symbole kanak au milieu des villes blanches sera le rétablissement des chefferies traditionnelles sur leur tertre d’origine et rien d’autre, conformément à l’esprit et à la lettre de l’accord de Nouméa. A Nouméa, il s’agit de la chefferie KAMBWA WECHO PWEYTA, représentée en 1853 par la grand chef KWINDO, assassiné en 1858 après avoir combattu ceux qui ont détruit les villages de son pays et repoussé ses sujets jusque dans les montagnes, ceci dans une logique bien connu de nettoyage par le vide. Que ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ce pays s’y penchent et que les autres se taisent. Avec qui PADDON a-t-il en effet passé un accord pour occuper NÉ DU (l’île Nou) : KWINDO. A qui les Français prétendent-ils avoir présenté l’acte de prise de possession signé le 16 août 1854 : KWINDO. A qui les missionnaires se sont-ils adressés dans le but d’occuper ce qui allait devenir les réductions de La Conception et de Saint-Louis ?: KWINDO. Qui verra se dresser contre lui et les siens les troupes françaises soutenues par la compagnie des soldats indigènes, un commando polynésien, et quelques Kanaks en mal de revanche : KWINDO. A qui prendra-t-on ses enfants en otages afin de tenter de le forcer à capituler : KWINDO. L’argument selon lequel les KAMBWA seraient eux-mêmes des envahisseurs ne tient pas la route, tant dans le droit kanak que français ; les KAMBWA étaient en effet les maîtres incontestés de leur pays au moment de la prise de possession par la France et l’Eglise.

« Le passé a été le temps de la colonisation, le présent est le temps du partage. L’avenir doit être le temps de l’identité, dans un destin commun ». (Accord de Nouméa. Article 4. Alinéa 7).

Encore faudrait-il joindre le geste à la parole. La paix est une case : elle se construit, selon des règles bien précises et à plusieurs ; elle ne se décrète pas comme un poteau que l’on plante à la sauvette. L’accueil des derniers arrivés ne pourra se faire sans la reconnaissance préalable des uns -les premiers venus, ceux qui ont tout perdu. La paix est une case qu’il reste à construire, faute de quoi aucun avenir durable ne sera possible ensemble. Le poteau dit « Mwaka » est quant à lui un élément bancal d’une construction bâtarde sans lien avec la terre où il se trouve.

En attendant, les KAMBWA ont demandé à être reçus par l’équipe incarnant le changement fin d’exposer leurs griefs et n’ont à ce jour pas eu de réponse ...